

« U selo » ça veut dire « au village ». Presque tous les Monténégrins vont « u selo », les week-ends, les jours fériés, pour les vacances, dès qu’ils peuvent en fait, quand ils n’y vivent pas toute l’année.

« u selo » c’est la maison des grands-parents retapée, rendue plus confortable, avec son champ de patates, d’oignons, d’ail, de betteraves, ses poules nourries par le voisin, l’endroit où on saigne le cochon en novembre, où on fume sa viande dix jours durant, ses arbres fruitiers, là où on cultive et élève ce qui servira pour une grande part à se nourrir au long de l’année. C’est la deuxième fois que je vais « au village » pour un week-end.

Le village est en général au milieu de rien, il y a cinq maisons, dix vaches et autant de cochons, des moutons, des poules, des chiens à l’attache qui aboient furieusement à votre passage.
Et puis il y a « Les Voisins ». Ils méritent la majuscule. La visite des voisins s’échelonne de 8h à 18 h. Tous les voisins, les uns après les autres, ensemble ou séparément. Par deux ou par trois. Par famille, avec chevauchement entre familles. Il peut y avoir jusqu’à neuf voisins à un Moment « M ». Avec toujours la télé, le son coupé, qui fait le dixième. Tu comprends pourquoi il y a autant de canapés dans la pièce.
Et tout le monde mange et boit : du fromage, du jambon, du bœuf fumé, une espèce de coppa, des oeufs durs ( Pâque orthodoxe oblige), des biscuits, des gâteaux maison, des pommes, de la bière, de la rakija, du café, du soda. Tous les produits sauf la bière et le café sont produits sur place. Celui qui accueille recharge les plats à chaque nouvel arrivant et on recommence au début.
Et si vers 13h t’as un petit creux, allez ! Soupe aux vermicelles et cochon de lait avec des patates.

A 15 heures tu remets ça chez le voisin d’à côté et vers 18 h chez le voisin d’en face.

Personne ne prévient personne, tout le monde arrive « à l’improviste ». Les vieux, les jeunes, tout le monde. Ça parle, ça raconte, ça mange, ça boit, ça fume.
Moi, je ne comprends rien, je les regarde.
Dans trois jours, départ pour la Serbie (juste le quart sud-ouest), j’ vous raconterai…
Convivialité, authenticité… ça fait rêver
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