Ruralex sed lex…( Bosnie 2)

Jeux Olympiques de Sarajevo 1984

Les pistes de bobsleigh de Sarajevo sont très, très, très connues. Foulées, arpentées,  par des milliers de personnes chaque année. Il y a même maintenant des visites guidées. Je n’avais pas envie de me joindre au troupeau.

Non, ce que je voulais, c’est aller à l’hôtel du Mont Igman  près des tremplins de saut à ski.

euh…. avant
Euh, eh bien…ce matin

Grâce à  Benoît et au site qu’il anime, j’ai découvert l’existence de cet hôtel.  Alors hop ! exploration. Comme tous les bâtiments en béton, pour ce qu’il en reste, seule l’architecture motive. Les formes bizarres, les plans et pans de murs inclinés contre toute logique, c’est un peu ce qui caractérise, d’ailleurs,  l’architecture yougoslave sous Tito. Rien ne doit ressembler à ce qui était « avant » : le droit, le rectangulaire. (Du coup, pour qui fait des photos, c’est une aubaine.)

Fort logiquement, donc, la façade avant penche vers l’avant, la façade arrière vers l’arrière.

Dans tout ce que j’ai visité, c’est la pyramide tronquée inversée, le trapèze, le circulaire, voire l’amas chaotique, qui sont utilisés. L’architecture de la nouvelle Yougoslavie ne doit jamais faire référence au passé. Du passé on fait table rase, le passé on l’oublie. 

Pendant la seconde guerre mondiale, les Croates sont alliés aux allemands, les Serbes en majorité combattent  les Croates, les Musulmans sont d’un côté ou de l’autre.

Après la guerre, Tito doit faire vivre ces gens ensemble. Il faut donc tout construire ou plutôt reconstruire différemment. Dont acte.

Un article lumineusement explicatif, ici (sur mobile on peut l’avoir en français)

Alors, une volée de photos 

Pour l’après midi j’avais sur ma liste une villa de Tito en miettes.

Repérage, tournicotis sur des routes incertaines, tomtom obstinément ignorant et pas de réseau, évidemment. Pas de petite route à droite comme cela aurait dû. Le tout dans une sombre forêt (lointaine mais sans coucou…). Kaslan’tienne ! je me suis garée et j’ai commencé à remonter la route à pinces. Et là, une Mercos se gare et trois vieux types s’en extraient. Je galope vers eux, et que je te baragouine un truc terrible qui se termine par  » vilu Titova ? » Hochements de tête, sourires, nous escaladons un monticule de terre qui empêche de voir ce qui reste de la petite route.

Un des types me parle d’ours. Ah. « Il y a des ours, ici ? » que je demande. Ptain, j’aime bien les villas en miettes, je suis une grande nostalgique de la Yougoslavie, mais peut-être pas au point d’aller jouer le remake de « Bonne nuit les petits » avec Kip dans le rôle de Nicolas et moi-même dans celui de Pimprenelle.

Bon on progresse de 300 m. Les types s’arrêtent, l’un d’eux cueille un truc, me le tend, me fait signe de goûter, et là, je percute. « De l’ail des ours ! » ( « bjeli luk medvjed ! », approximé-je). Du coup, on se met presque à échanger des recettes. Bon, eux s’arrêtent là, ils me font signe de continuer. Ok, mais je ne sais pas s’il faut marcher longtemps ou pas.

Finalement, je l’ai trouvée la villa éparpillée façon puzzle (merci Michel). Difficile d’en tirer quelque chose, sauf que le carrelage des salles de bain était bleu foncé et les sanitaires d’un bleu plus clair. De la moquette de l’escalier de service, ne restaient que 5 cm sur une des marches, qui n’avaient pas été arrachés. Faut être rudement énervé pour arracher de la moquette collée sur des marches, hein. Bon, la guerre, ok… mais c’était en 92. (Et Tito est mort en 80 ).

Allez deux photos avant/après

Ceux qui veulent la photo des bouts de carrelage bleu peuvent m’adresser leur demande, (envoi sous mail discret).

Publié par l'excédée

aquarelle, jardinage, David Austen, Yourcenar, Marc Aurèle, Rome, bidouilles, semis, camping sauvage, france culture, art nouveau, de stijl, Silverberg, escapades, récup', Gudrun Sjoden.

5 commentaires sur « Ruralex sed lex…( Bosnie 2) »

  1. C’est chouette de revoir cet endroit! Bon y a plus grand-chose à l’intérieur, mais les escaliers sont encore solides et on peut grimper tout en haut. Du coup j’espère que tu as été voir les tremplins de plus près?
    Si tu zones du côté de l’aérodrome de Mostar, il y a un immense hangar aérien abandonné, creusé dans la roche façon tunnel (voir mon article). Ça vaut le coup, mais prends une torche, il fait noir comme dans un four…

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  2. Non, j’ai le vertige ! pas de saut à ski pour moi 🙂
    (je perds un temps fou à trouver où les bâtiments se trouvent. Ce matin, j’ai zoné dans le bush à travers les ronces, avant de constater en repartant qu’il y avait une piste défoncée qui me ramenait à la bagnole.Cet aprem, j’ai pris trois fois la même route avant de trouver ce qui m’intéressait. Je suis la reine du demi tour et demi. Donc, j’ai pas cherché les tremplins, je n’avais vraiment plus le temps…

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