Grand Hôtel

Le matin, depuis Biograd na Moru, j’avais pris une soucoupe volante. L ’après midi, je me suis contentée de me traîner pendant des centaines de km sur une route sinueuse. Au bout de cinq heures de ce traitement, je ne ressemblais plus à rien. (sans compter que je devais continuer vers Herceg Novi pour y dormir le soir, et qu’ici la nuit tombe facilement une heure et demie plus tôt.)

Cela explique que je n’ai exploré qu’un seul hôtel sur les six abandonnés (oui, 6 !) qui s’offraient à moi, au sud de Dubrovnik.

Grand Hôtel, fin des années 80

Un peu comme si je n’avais croqué que deux carrés de chocolat, alors que je pouvais me goinfrer une tablette entière !

Six hôtels, 1896 lits au total, un terrain de camping de 4500 places, des villas, des locaux d’intendance, une clinique, un autre hôtel pour hôtes militaires de marque, une immense infrastructure touristique.

Pelegrin Hotel (1) 419 lits
Kupari Hotel (2) 554 lits
Grand Hotel (3) 139 lits
Goricina Hotel I (4) 162 lits
Goricina Hotel II (5) 352 lits
Mladost Hotel (6) 180 lits
Galeb Hotel (7) 50 lits
Borovka Villa I (8) 20 lits
Borovka Villa II (9) 20 lits

811 353 mètres carrés !

Comme attendu c’est Tito qui, dans les années 60, fait construire les nouveaux hôtels.

Réservés aux militaires (encoooooooore!?) de la J N A et à leurs familles.

C’était bondé, plus une place pour poser sa serviette sur la plage.

Évidemment, tout ça s’est terminé avec la guerre en Croatie, pendant et après le siège de Dubrovnik. L’armée yougoslave qui occupait l’endroit a été délogée, l’armée croate s’est installée et a commencé à piller, la JNA a repris l’endroit et a continué à piller, l’aviation et les mortiers ont fait le reste.

« bombing for peace is like fucking for virginity » clamait un tag qui a disparu de l’endroit.

Bon, objectivement les « nouveaux hôtels » étaient très moches, mais misère pas le Grand Hôtel ! Quelle tristesse…

Le « Grand Hôtel », donc, date de 1920 et fait à lui seul près de 6000 mètres carrés.

les palmiers sont tout petits !
Le petit personnel…
années 60/70

Escalier monumental, halls, salons, patio à l’étage, galeries, immense cave à vin, coins et recoins.

L’escalier et le hall à colonnes

Fenêtres ovales, terrasses, balcons sur un des côtés. Une espèce de jardin à la française aux allées bordées de palmiers.

GRANDIOSE.

Une merveille.

(Je me suis donc concentrée sur ce « Grand Hôtel » j’ai juste fait une incursion rapide au « Goricina 2 »)

De l’escalier monumental avec le hall à colonnade, il ne reste plus grand-chose. Un plan très très incliné, plus facile à gravir qu’à redescendre (accroupie, presque sur les fesses).

les colonnes font 4 bons mètres
Laisse glisser, ma vieille
La même coursive dans les années 2000 (?)
Celle photo-là n’est évidemment pas de moi

A l’étage, des couloirs dans tous les sens, qui desservent toutes les chambres (avec salle de bain),

couloir central vers l’est et Kip qui m’attend tout au bout.

et, reliant les deux extrémités des deux ailes nord, toujours au premier étage, un patio, fermé par une nouvelles série de chambres avec balcon, celles-ci.

La toiture est tellement euh… tellement… que j’ai vraiment levé le nez pour jauger sous quoi je m’engageais. Ça aurait été bête qu’il m’arrive une tuile…Les plafonds tiennent limite.

Allez hop, une petite vue du patio à 360 degrés, car je suis souple du dos !

De même, je n’ai pas sauté à pieds joints quand j’étais sur un des balcons… « Euh Christine, fais pas l’andouille, ça peut se desceller le fer forgé… ».

Non, parce qu’on croit qu’on est au RDC, mais y a un trou de 4 mètres juste en dessous.

Côté nord, premier étage,accès à partir du patio

En bas, des salons,

première aile vers le sud-ouest

et puis des fenêtres ovales partout,

des jardins,

encore des chambres vers l’ est, et l’entrée principale, côté mer à l’ouest avec une marquise qui n’est plus qu’un souvenir.

« Fort potentiel », comme on dit dans les agences immobilières

Vu de l’extérieur RDC côté sud, de l’ouest vers l’est, moins abimé.

Toujours côté sud

Le tout, pas trop tagué.

Un régal pour moi. Allez hop, c’est décidé, je retourne vendredi visiter le reste !

(pas samedi, je vais faire le marché à Danilovgrad…)

Publié par l'excédée

aquarelle, jardinage, David Austen, Yourcenar, Marc Aurèle, Rome, bidouilles, semis, camping sauvage, france culture, art nouveau, de stijl, Silverberg, escapades, récup', Gudrun Sjoden.

4 commentaires sur « Grand Hôtel »

  1. Il en reste plus vraiment grand-chose, dommage… On éternue devant un mur, il tombe!!
    Après, si tu connais des spots abandonnés au Monténégro, comme j’y vais bientôt, ça m’intéresse, je fais un peu d’urbex aussi.

    J’aime

    1. Au Monténégro, je n’ai encore rien trouvé de sûr. Comme c’est « un peu loin » les gens qui font de l’Urbex, ne poussent pas jusque là-bas. je sais qu’il y a des hôtels dont la construction a été suspendue du côté de Budva, un lotissement de villas aussi, mais je ne sais pas si c’est accessible et intéressant. Au hasard, Balthazar, lors de mes déplacements dans le pays, plus tard, peut-être…

      Aimé par 1 personne

  2. Dommage, plus grand-chose à l’intérieur, et on a l’impression que si on éternue devant un mur, il va se casser la gueule!!
    Si tu connais des spots abandonnés au Monténégro, je suis preneur, comme j’y vais en mai et que j’aime bien mettre un peu d’urbex dans mes voyages…

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