Il y a deux, trois petits trucs que j’ai appris au fil de mes années de randonnées. Plutôt cinq, six trucs en fait..
– Avoir de la flotte et une frontale.
– Si on randonne seul, prévenir de son départ et indiquer même vaguement son itinéraire, même si c’est une promenade anodine. (Tu te casses une jambe, y a pas de réseau, tu te retrouves dans une situation-à-la-noix). Or, les chemins de rando ont rarement une couverture 4g exceptionnelle..
– Se garer dans un endroit où on pourra faire demi-tour aisément, et même FAIRE LE DEMI-TOUR tout de suite pour laisser la voiture dans le bon sens pour repartir. (Tu reviens de ta rando, y a une paroi rocheuse d’un côté, un semi- précipice de l’autre, ou un gros gros fossé, la nuit tombe, t’es archi-malheureux.)
– Prévoir beaucoup plus de temps que ce qui est indiqué sur le topo. (les mecs qui rédigent sont des trailers/ trekkers de la mort et cherchent à établir des records, moi, je me traîne, je reprends mon souffle, je prends des photos ou des vidéos, bref je lambine. En plus je mets un point d’honneur à me perdre au moins une fois, et pas qu’un peu, non, du genre à m’allonger facilement le chemin d’une bonne heure.)
– Calculer l’heure à laquelle il est absolument obligatoire de faire demi-tour si la rando n’est pas une boucle, histoire de ne pas tituber de nuit dans des endroits déjà difficiles à pratiquer de jour. (n’est-ce pas Geneviève-le-prénom-a-été-modifié ? ). Même si c’est tentant d’aller voir après le prochain tournant, allez, encore dix minutes… on risque de le payer cher.
– Avoir un petit GPS de rando, ne nuit pas.
Voici ce dans quoi je me suis lancée hier…


Punaise, 1560 m de dénivelé(e) . Ouatch. J’ai beaucoup pensé à Geneviève-le-prénom-a-été-modifié.
Elle m’aurait détestée, haïe, pas insultée, parce que t’as tellement plus de souffle que tu peux plus émettre un son. Parce que comme c’est un aller-retour, tes 1560 m, tu les goinfres sur les 7 km, aller.
Et là, là, tu te rends compte que t’as plus 50 ans.
Et puis évidemment, à un moment, je me suis plantée, j’ai tournicoté pendant 45 mn dans la jungle sur une pente à 60 ° au bord de la falaise, mais du coup j’ai filmé la rivière dans un bel endroit.
Surtout que tu ne progresses pas sur un sentier la plupart du temps, mais sur des blocs, des moellons de vingt à cinquante centimètres de haut, et qu’il y a des endroits où tu t’élèves de deux mètres sur une distance de trois.
Donc, un bout de bois en guise de bâton est vite devenu indispensable, la progression en descente s’est faite à certains endroits quasiment accroupie, parce que ça glisse évidemment, il y a de l’eau partout,
même sur la paroi rocheuse, et que par endroit tu surplombes la rivière qui coule deux cents mètres plus bas en à-pic.
(Est-ce que je vous ai déjà dit que j’ai le vertige debout sur un tabouret?)
Entre une limace polytraumatisée et asthmatique et moi, aucune différence !
Poumons explosés en montée, quadriceps et genoux à la mort en descente, tu parles d’un hobby.
Oui MAIS…
MAIS c’est tellement beau ! Beau à couper le souffle (si j’avais eu encore du souffle)
Après tu attaques les choses sérieuses, la rivière est tout en bas et le sentier grimpe DANS la paroi rocheuse. L’armée yougoslave a creusé ce passage, pour que le village de Duboko soit relié à la route.
« Chérie, j’ai oublié le pain, je vais me cogner l’aller et retour , c’est quand même plus facile depuis qu’il y a un passage dans la roche. A demain ! »

Hier, je ne suis pas allée jusqu’au bout, j’ai fait demi-tour presque au sommet, vers 14h 00. J’en avais pour presque trois heures. Et je n’avais pas trop envie de galoper à la nuit tombante dans la redescente et de reprendre l’espèce de petite route défoncée prise à l’aller où deux voitures ne se croisent pas, où les trous sont monstrueux et où il faut prendre son élan le tout dans un virage pour réussir à grimper la côte, et cela de nuit. Ici, avec les hautes montagnes, plus de soleil à partir de 17h 30.
Ce matin, j’ai trouvé ça sur le web

Ils ne font QUE la descente à partir de Duboko, pfffffuuuuu, petits bras !!! et il leur faut cinq heures ?!
(remarque, 50 boules pour pas se cogner la montée, ça vaut peut-être le coup.. surtout si tu vas au resto en arrivant…)
(Cher papa Noël, le 4X4 que tu vas m’offrir, faut que ce soit un Land Rover Defender, je sais, c’est pas écolo, mais ici c’est VRAIMENT nécessaire. Et encore pour l’instant y a pas de neige…)
Tu sais que tu m’en bouches un coin je te trouve extrêmement courageuse
Et il n’y avait pas le pépère poilu pour prendre soin de toi ?
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Si ! On le voit sur une des photos et sur un bout de vidéo. Et puis je ne suis pas courageuse, je suis inconsciente…
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1560m de dénivelé positif puis 1560m de dénivelé négatif ! Tout ça sur 12 km ! Tu m’étonnes que t’as pensé à moi ! Mais avec toi je signe toujours. Ca forge le caractère… et les cuisses.
Ca rappelle des souvenirs (à moindre échelle… quoique) : je te revois faire de la luge à même les fesses pour rejoindre la civilisation, ou terminer une rando de nuit à la lumière d’un portable en tentant de ne pas se tordre les chevilles sur les gros cailloux de calcaires, ou encore la traversée d’un long tunnel ferroviaire désaffecté SANS lampe torche mais aussi ma chevauchée périlleuse pour faire une photo de la source bleue…
Je n’oublies pas les virées dont je m’étais chargé d’organiser et pour lesquelles je faisais souvent appel à mon joker « Kiki au secours nous sommes perdues »… voire même « je ne trouve même pas le départ de la rando balisée, on rentre ! » et on a fini par faire un tour de mare de 2 km.
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Ben, tu vois, même les (mini) plans « galère » font finalement de beaux souvenirs. Pis ça change du train-train…
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