Srećan čovek

(Un homme heureux)

Un endroit bizarre où s’entassent des centaines de palettes, des milliers de cageots en bois ou en plastique.
Partout. Dehors, dedans, dans les bâtiments à peu près en état ou presque en ruine. Dans une enceinte clôturée, dans l’ espace contigu, dans une espèce de pré, bref, partout.


C’est le domaine de Brane, un homme heureux.

Brane devant son entrepôt

Brane, je l’avais croisé en promenant le chien.
La première fois, j’avais un peu craint sa réaction. Après tout, j’étais dans son champ de cageots, sur ses »terres ». Et puis non… j’avais commencé à expliquer l’éternel problème de promenade du chien. Lui, parlait trop vite et pas anglais. Il m’avait montré ses cageots et il avait sorti l’ agrafeuse de son coffret. Et pour le chien, ça allait bien.
Nema problema.

J’y suis retournée tous les matins dans l’espoir d’en savoir un peu plus. En vain. Personne.
Et puis, ce matin, au moment où je repartais, je vois la camionnette débouler, je fais donc demi tour. J’attends que l’homme descende de son véhicule et je lui demande si je peux prendre des photos et lui poser des questions. ( Enfin, les questions que j’arrive à poser..)


Donc, Brane est son propre patron.
Il récupère les cageots à peu près n’importe où,  ( marchés, supermarchés, entrepôts..). En bon état ou abîmés.
Là, il a sorti son agrafeuse électrique et s’est livré à une démonstration.


Il remet les cageots en état. Puis les cageots sont revendus à des maraichers. Les cageots en plastique servent pour les salades presque uniquement. Les palettes sont vendues aussi.

Ils ne sont que deux à vendre des cageots, dans Pula et 20 km à la ronde.Il y a beaucoup de demande. Je sens que Brane est fier de ce qu’il fait. Il prend la pose, façon James Bond presque.

Je lui demande aussi à quoi servaient tous ces bâtiments, avant. ( Je voulais parler de TOUS les bâtiments) mais je n’ai pas su me faire bien comprendre. Il m’a expliqué que c’était un lieu où le gaz était stocké dans deux énormes citernes. Il y a eu un incendie, tout a brûlé très vite. Le site gazier a été détruit.
Sa camionnette qui contenait outils et compresseur, a  pris feu elle aussi.

Brane m’explique qu’il aime son métier.
Il est son propre patron. Il bosse au calme, en plein air le plus souvent, il fait comme il en a envie, il n’a pas d’horaires.
Tout ça avec un grand sourire heureux.
En réponse à ma question, il sourit encore plus. Oui, il gagne bien sa vie, il a assez d’argent pour vivre et même plus. Ti si srećan čovek ?

Oui. Je suis un homme heureux.

Moi, ça me fait plaisir d’entendre ça.

Publié par l'excédée

aquarelle, jardinage, David Austen, Yourcenar, Marc Aurèle, Rome, bidouilles, semis, camping sauvage, france culture, art nouveau, de stijl, Silverberg, escapades, récup', Gudrun Sjoden.

12 commentaires sur « Srećan čovek »

    1. Eh ouîiiiiiîi ! L’assurance a même mandaté une troisième expertise, dans l’espoir sans doute de s’épargner le coût des réparations. C’est stupide, ma bagnole n’est pas très vieille, elle a encore une cote correcte. Il semblerait que le léger agacement que j’ai laissé poindre avant hier, ait porté ses fruits de ce côté là.
      Reste à savoir en combien de temps le garagiste pourra, maintenant, procéder…

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  1. J’apprends de belles choses sur les collègues entre deux articles ! Mon petit côté commère va me faire revenir à la pêche aux informations pardi (Renée, je te surveille !).
    C’est sympas comme idée de blog, nous seront attentifs à la suite alors !
    Bon courage pour les démarches administratives, bonne reprise de voyage et au plaisir !
    Ps : ne pas oublier la bise à la petite canaille

    Aimé par 1 personne

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